Publications

 

OUVRAGES

La naissance de la science politique. Autour de Marsile de Padoue, Paris, Classiques Garnier, 2018, 397p.

Classée au sein de la morale et considérée à la fin du Moyen Âge comme une simple pratique, un art de gouverner, la politique ne pouvait proprement prétendre au titre de science, réservé aux savoirs purement théoriques. À la charnière entre les XIIIe et XIVe siècles, certains penseurs vont néanmoins chercher à donner un nouveau sens à la science civile en utilisant, à l’instar de Dante, des raisonnements démonstratifs dans leurs traités. Ce n’est pourtant qu’avec le Defensor pacis de Marsile de Padoue (1324) que cette discipline à la fois théorique et pratique parvient à s’extraire du domaine de l’art. En produisant un véritable discours de la méthode inspiré par la médecine, le Padouan rend ainsi possible la naissance de la science politique.

Dante. L’esprit pèlerin, Paris, Points-Sagesses, Seuil, 2016, 176p.

La postérité de Dante s’explique par la dimension universelle que revêtent son expérience personnelle, ses espoirs ou ses doutes, livrant une interrogation intemporelle sur le statut même du sujet humain. Dans ce voyage métaphysique qu’est la Divine Comédie, le poète décrit la métamorphose de l’individu du sensible au spirituel, la naissance d’un sujet authentique, capable à la fois d’accepter sa condition mortelle et d’accéder à ce que Dante nomme, au Paradis, le trasumanar. Ce néologisme par lequel il traduit une expérience de dépassement du soi et de l’humain est sans doute la clef de lecture à partir de laquelle son œuvre prend sens : déceptions amoureuses, condamnations ou exil, elle manifeste le long chemin parcouru par cet « esprit pèlerin », de l’humain vers le surhumain. Une métamorphose de soi qui est aussi une métamorphose de l’amour sous toutes ses formes.

L’humanisme de Michel Foucault, Paris, Le sens figuré, 2008, 157p. (trad. coréenne, 미셸 푸코의 휴머니즘, Séoul, The Open Books Co., 2010).

Michel Foucault, humaniste ? C’est la thèse a priori paradoxale de cette introduction illustrée au penseur de… la « mort de l’homme » – une mort d’ailleurs moins tragique qu’on a bien voulu le dire. Humaniste, Michel Foucault l’est en élaborant, à travers son « archéologie du savoir » et ses descriptions cliniques des mécanismes sociaux, une vision renouvelée de l’homme pris dans sa différence, dans sa variété plutôt que dans sa prétendue unité. De façon didactique et par le dessin, l’ouvrage suit le cheminement de cette pensée, d’un anti-humanisme de façade à un authentique humanisme du « souci de soi ». Une pensée de la résistance, de la liberté à reconquérir au sein d’un écheveau de vérités, de normes sociales et de pratiques de contrôle.

La philosophie de la lumière chez Dante. Du Convivio à la Divine comédie, Paris, Classiques Garnier, 2016, 477p. (1ère édition : Paris, Honoré Champion, 2004).

La pensée de Dante se situe au confluent de différentes traditions philosophiques issues de l’antiquité et du moyen âge et trouve son achèvement, non dans ses traités strictement « philosophiques », mais dans les vers du Paradis. Si la forme poétique ne permet pas de restituer intégralement les démonstrations de la pensée rationnelle, celles-ci ne sont pas pour autant absentes de la Divine comédieainsi que tente de le montrer cette lecture. En soulignant les modifications que subissent les concepts entre le Convivio et le Poème Sacré, il est possible de reconstituer une philosophie qui se place résolument dans le sillage aristotélicien d’une philosophie naturelle, intégrant tout à la fois les traditions grecque, arabe et latine. L’étude de la notion de « lumière », dans sa double acception physique et métaphysique, permet de saisir la richesse et l’originalité de cette pensée, car elle permet d’articuler les différents aspects de l’œuvre en un ensemble harmonieux et cohérent, qui se situe au confluent de l’aristotélisme et du néoplatonisme. Héritier de la pensée médiévale, Dante propose une philosophie nouvelle qui clôt une époque et ouvre sur la Renaissance. A la fin de l’ouvrage se trouve une traduction du De luce seu de inchoatione formarum de Robert Grosseteste.

Alkindi, De radiis (trad. et présentation), Paris, Allia, 2003, 112p.

« Celui que l’on dit le plus sage, et qui l’est, est celui qui perçoit, dans les choses et leurs propriétés, ce qui est le moins perceptible. D’où le fait que ceux qui sont formés par le saint désir de la sagesse travaillent beaucoup à la compréhension des qualités cachées des choses. »

Nous ne connaissons le texte du De radiis que par sa traduction latine. L’auteur de cette traduction a sous-titré l’ouvrage “Théorie des arts magiques”, tant la pensée qui s’exprime là peut apparaître comme ésotérique. En fait Al-Kindi se veut entièrement rationnel et cherche à nous faire comprendre comment, par sa connaissance et de manière progressive, l’homme se rend capable d’engendrer des modifications dans les choses. Au centre de l’ouvrage se trouve donc la théorie des rayons, fondée sur le postulat de l’“harmonie universelle”, qui suppose des relations entre toutes les choses, qu’elles soient célestes ou terrestres. Le traité d’Al-Kindi eut une extraordinaire répercussion au Moyen Âge et à la Renaissance et a nourri toute l’école de la pensée dite “magique” qu’ont étudiée Marsile Ficin, Pic de la Mirandole ou encore Giordano Bruno.

Premières leçons sur les trois Lettres d’Épicure, Paris, Major-Bac, PUF, 1998, 128p.

Mortel et fragile, soumis à une nature qu’il ne comprend souvent pas, l’homme vit dans une peur perpétuelle, dans la crainte des dieux, de la douleur et de la mort. Épicure ébauche une voie nouvelle en se préoccupant de l’individu humain et développe une véritable théorie du bonheur. Souvent calomnié et rejeté, l’épicurisme traverse l’histoire de la pensée comme un défi constant qui nous interroge aujourd’hui encore. L’élève ou l’étudiant sont invités à découvrir une pensée qui n’est pas tant un système philosophique qu’une méthode permettant de vivre heureux. En suivant la cohérence de cette doctrine physique et morale développée en trois Lettres, ils pourront s’initier à une pratique de la philosophie, où la connaissance se fait remède. 

DIRECTIONS D’OUVRAGES


Arte, ciências e filosofia no Renascimento. Vol. II 
[en portugais], C. Martins Azar Filho, D. Ottaviani et R. Viegas (Dirs.), Rio de Janeiro, 7 Letras, 2019.

 

 

 


Arte, ciências e filosofia no Renascimento. Vol. I 
[en portugais], C. Martins Azar Filho, D. Ottaviani et P. Süssekind (Dirs.), Rio de Janeiro, 7 Letras, 2018.

 

 

 

 

 

NOTICES

• Notices « Boèce », « Dante », « Thomas d’Aquin », « Éternité », « Félicité », dans Le bonheur. Dictionnaire historique et critique, M. Gally (éd.), Paris, CNRS Éditions, 2019.

• Notice : « Platonisme et néoplatonisme », dans C. Charle, D. Roche et alii (éd.), L’Europe, encyclopédie historique, Paris, Actes Sud, 2018.

• Membre de l’équipe interne de rédaction et rédacteur de notices pour le Grand dictionnaire de la philosophie, M. Blay (dir .), Larousse, Paris, 2003 (rédaction des notices : Averroïsme, Avicennisme, Mémoire, Mercantilisme, Métaphysique, Microcosme-macrocosme, Milieu, Misologie, Monde, Moralité, Multiple, Mystique, Mythe, Naturalisme, Nature, Négation, Noblesse, Non-être, Noumène, Objectif, Objet, Ontique, Ontologie, Ordre, Organon, Outil, Paix, Personnalisme, Personne, Phénomène, Philosophie).

 

ARTICLES

• « Dante, de la commune à l’Empire », dans Revue des études dantesques, Paris, Classiques Garnier (à paraître).

• « Montaigne, une relation ambiguë à la médecine de son temps », dans Les origines de l’anthropologie moderne en Europe (XVIe-XVIIIe siècles) : philosophie et médecine, M. Mestre (dir.), Madrid, Publication de la Casa de Velàsquez (à paraître).

• « Les paradigmes néoplatoniciens chez Marsile de Padoue », dans La pensée en devenir. La réception du platonisme et du néoplatonisme dans l’histoire de la philosophie, M. Lequan (dir.), Peeters, Louvain (à paraître).

• « À l’aube de la Renaissance : image, histoire et construction de soi chez Dante » (en portugais), dans C. Azar et P. Lavelle (dirs.), Imagem e História, Editora da UFF, Nitéroi (à paraître).

• « Produire la vérité : aveu et confession », dans Philosophiques (à paraître).

• « Personnages en quête d’auteur », dans Tetrade, n°6, Université de Picardie Jules Verne, 2020.

• « La fantaisie comme fonction cognitive chez Montaigne », dans Libertinage et philosophie à l’époque classique (XVIe-XVIIIe siècles), N. Gengoux, P. Girard, M. Laerke (dirs.), Classiques Garnier, 2019.

• « Montaigne, Médico da Alma » (en portuguais), dans Arte, ciências e filosofia no Renascimento, C. Martins Azar Filho, D. Ottaviani et P. Süssekind (orgs.), Rio de Janeiro, 7 Letras, 2018.

• « Connaissance et digestion : Montaigne et l’alimentation », dans Les mériers de bouche à l’époque moderne, N. Peyrebonne (dir.), Presses Universitaires de Rennes, 2018.

• « Du peuple souverain : Marsile de Padoue et Rousseau », dans Rousseau, la République, la Paix, C. Miqueu et G. Galice (dir.), Honoré Champion, 2017.

• (avec A. Milanese), « Le rôle de l’imagination dans la construction du sujet chez Montaigne et Hobbes », dans L’axe Montaigne-Hobbes : anthropologie et politique, E. Ferrari et T. Gontier (dir.), Classiques Garnier, Paris, 2016, p. 47-74.

• « Foi et raison : remarques autour d’un paradigme métaphysique », dans P. Girard (dir.) Les métaphysiques des Lumières, Classiques Garnier, Paris, 2016, p. 17-34.

• « Giordano Bruno et l’athéisme », dans Athéisme voilé aux temps modernes, A. Stacquet (dir.), Académie Royale de Belgique, Bruxelles, 2013, p. 101-118.

• « Élasticité et temporalité des images », dans L’engendrement des images en bande dessinée, H. Garric (dir.), Presses Universitaires François Rabelais, Tours, 2013, p. 127-142.

• « A pôtencia da linguagem em Dante », dans Neoplatonismo. Mistica e linguagem, M. R. Pinheiro et

C. M. Azar Filho (dir.), Editora da UFF, Niteroi, 2013, p. 141-163.

• « Dante, poeta do Absoluto e das metáforas divinas », entrevue pour la revue en ligne brésilienne Revìsta do Instituto Humanitas Unisinos (IHU on-line), n° 419, 20 mai 2013.

• « Cartésianisme, formes substantielles et création continuée », dans Qu’est-ce qu’être cartésien ?, D. Kolesnik-Antoine (dir.), ENS-Éditions, Lyon, 2013, p. 69-78.

• « Habitude, coutume et accoutumance », dans Les figures de la coutume. Autour du Discours de la servitude volontaire, L. Gerbier et O. Guerrier (dir.), Classiques Garnier, 2012, p. 135-147.

• « ¿ Qué es el Agustinismo ? » dans Agustín en España (siglos XVI y XVII) : Aspectos de Filosofía, Teología y Espiritualidad, Revue Criticón, n°111-112, Presse Universitaires du Mirail, Toulouse, 2011, p. 11-24.

• « La Renaissance : de la magie à la science », dans Au temps des grandes découvertes : quand l’Europe renaît, A. Staquet (dir.), Éditions de l’Université de Mons, 2010, p. 21-35.

• « Le Pape et l’Empereur », dans Erytheis, n°3, sept. 2008

• Commentaire linéaire du Convivio de Dante (Livres I et II), Cours du CNED pour l’agrégation externe de philosophie, 2008.

• « Montaigne, méthode et interprétation », dans Réforme, Humanisme, Renaissance, n° 64, juindécembre 2007, p. 59-72.

• « Un monde en gestation (sur saint Augustin) », dans Magazine littéraire, n°439, février 2005.

• « La Méthode scientifique de Pietro d’Abano dans le Conciliator », dans Méthodes et statut des sciences au Moyen Âge et à la Renaissance, C. Grellard (dir.), Presses Universitaires du Septentrion, Lille, 2004.

• « La prophétie comme achèvement intellectuel à la fin du moyen âge », Nouvelle Revue du Seizième siècle, n° 21/1, Droz, Paris-Genève, 2003.

• « Foucault-Deleuze : de la discipline au contrôle », dans Lectures de Michel Foucault II, ENS-Editions, Lyon, 2003.

• « Le paradigme de l’embryon à la fin du Moyen Âge », dans Astérion, n°1, 1er juin 2003.

• « Le Philosophe et le politique : de Dante à Marsile de Padoue », dans Le Philosophe, le sage et le politique. De Machiavel aux lumières, Presses de l’Université de Saint-Étienne, 2002.

• « La Notion de materia prima chez Dante », dans Qu’est-ce que la matière ? ; F. Monnoyeur (dir.), « Biblio essais », Le Livre de Poche, Paris, 2000.

• « Le Peuple en puissance : Marsile de Padoue », dans De la puissance du peuple. I. La démocratie de Platon à Rawls, Y. Vargas (dir.), publication du GEMR, Paris, 2000.

• «L’Intellectuel laïque : de Siger de Brabant à Pietro d’Abano », dans Les Athéismes philosophiques, Kimé, Paris, 2000.

• « De l’Unité de l’âme à la métamorphose dans la philosophie de Dante », dans Les Âmes, C. Duflo (dir.), Presses Universitaires Franc-Comtoises, Besançon, 1999.

• « Le Statut du monstre dans l’art roman », dans La Sculpture romane au regard de la philosophie, Autrement Dit, Poitiers, 1996.

• « Le statut de la machine dans les Carnets de Léonard de Vinci », Otrante, n°5, Kimé, Paris, 1993, p. 7-15.